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Faurum
Un peu de lecture pour hassein-marc qui trouve mes dires rigolos.
http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_346267/fr/dyslexie-panne-de-decodeur-et-de-sequenceur?part=1
Il existe plusieurs théories de la dyslexie, mais la plus solide est de loin la théorie phonologique. Centrées respectivement sur l'audition, la vision et la motricité, les autres approches prêtent le flanc à la critique et, in fine, semblent bâties sur des sables mouvants.
En 2010, le magazine Science publia les résultats d'une étude entreprise par une équipe internationale conduite par Stanislas Dehaene, de l'Inserm (France),
Qu'a révélé cette étude ? En mettant en rapport les scores de lecture et les activations cérébrales correspondantes, les chercheurs ont montré que l'impact de l'alphabétisation sur le fonctionnement du cerveau est bien plus étendu que les études précédentes le laissaient penser et que cela concerne tant les aires visuelles que celles utilisées pour le langage parlé. Ainsi, l'apprentissage de la lecture augmenterait les réponses des aires visuelles du cortex, non seulement dans une région spécialisée pour la reconnaissance des lettres - la « boîte aux lettres du cerveau » -, mais aussi dans l'aire visuelle primaire, où aboutit toute information visuelle. De même, la lecture accroîtrait les réponses au langage parlé dans une région du cortex auditif impliquée dans le codage des phonèmes. __D'après la théorie phonologique, le déficit dans le processus de décodage, c’est-à-dire dans l’aptitude à établir la correspondance entre graphèmes (lettres) et phonèmes (sons) qui caractérise le dyslexique est directement dû au fait que ses représentations des sons de la parole (ou représentations phonologiques) ne sont pas suffisamment fines ou détaillées. Il s’ensuit qu’il pâtit également d'une mauvaise « conscience phonologique » : il ne parvient pas ou parvient beaucoup plus lentement qu'un enfant normal à scinder les mots en leurs différentes parties, à les segmenter en syllabes et, plus encore, en phonèmes. Il aura peine à percevoir que « cahier » est composé de deux syllabes (ca-hier) et, surtout, de quatre phonèmes (k-a-i-é).__Un déficit de la mémoire phonologique à court terme, système responsable du stockage temporaire des informations verbales, a aussi été très fréquemment mis en évidence chez les dyslexiques. La preuve en est qu'ils éprouvent beaucoup plus de difficultés que les autres enfants à répéter des pseudo-mots, des mots comportant un nombre assez important de syllabes ou des suites de chiffres d'une certaine longueur. « Les résultats obtenus dans ce type de tâches avant l'entrée à l'école primaire sont prédictifs du niveau de lecture de l'enfant quelques années plus tard, fait remarquer Martine Poncelet. L'application systématique de telles tâches faciliterait le dépistage de dyslexies potentielles. »
Le bon ordre
Dans un article publié en novembre 2010 dans le Journal of Cognitive Neuroscience, Steve Majerus, chercheur F.R.S.-FNRS travaillant au département de psychologie, cognition & comportement de l'ULg, montrait que, contrairement à l'idée communément admise, la mémoire à court terme verbale ne serait pas une entité spécifique dotée d'une existence propre (lire l’article La mémoire à court terme revisitée). Elle s'assimilerait plutôt à une fonction de maintien de l'information verbale, qui émanerait de l'interaction de trois systèmes plus généraux : le système langagier (en particulier, la mémoire à long terme verbale), le contrôle attentionnel et le système de traitement de l'« ordre sériel » (séquentialité).
De même, le niveau de vocabulaire à l'âge de 6 ou 7 ans est fortement corrélé avec les capacités de rappel de l'information « ordre sériel ». « Selon nos prédictions, le traitement des aspects séquentiels devrait également se révéler très important pour mémoriser l'orthographe des mots, spécialement lorsque ces derniers ont une structure peu usitée », précise encore le chercheur du F.R.S.-FNRS. De surcroît, des études réalisées il y a quelques années à l'Université de Brighton ont montré, chez l'adulte, que l'acquisition du vocabulaire d'une langue étrangère est d'autant meilleur que les capacités de traitement de l'« ordre sériel » sont affûtées. Enfin, d'autres travaux ont révélé l'importance de ces capacités dans l'apprentissage du calcul numérique chez l'enfant.
Une capacité de base
Les images obtenues en IRMf dévoilent que le maintien à court terme de l'information « ordre sériel » est sous-tendu par un circuit cérébral spécifique : la partie antérieure du sillon pariétal droit. En s'appuyant sur cette technique d'imagerie, l'équipe de l'ULg s'est intéressée au traitement cérébral de séquences de mots et de séquences de photos de visages projetées sur un écran à des adultes dyslexiques et à des sujets contrôles. Quatre mots et quatre visages étaient d'abord présentés dans un ordre déterminé. Ensuite, des paires composées de deux mots ou de deux visages étaient projetées à nouveau sur l'écran. Au participant de déterminer, au sein de chaque paire, quel élément avait été présenté initialement le premier. Résultats ? D'une part, un plus grand nombre d'erreurs chez les sujets dyslexiques tant pour l'ordre des visages que pour l'ordre des mots. D'autre part, une activation sensiblement moins élevée de la partie antérieure du sillon pariétal droit chez ces mêmes sujets.
une capacité de base qui interviendrait dans l'apprentissage de tout nouveau code organisé selon une certaine séquentialité », commente Steve Majerus.
À ses yeux, ces nouvelles données expérimentales renforcent encore davantage l’intérêt d’utiliser la « méthode phonique » d'apprentissage de la lecture qui s’appuie sur un décodage séquentiel des lettres constituant les mots. En outre en mettant en exergue l'importance du traitement de la séquentialité, elles ouvrent un champ de rééducation complémentaire pour la prise en charge des enfants dyslexiques.
Maman de 2 garçons,14ans et 11 ans dont le plus jeune dyslexique dysorhtographique TDA
Pfiou!!!...
Vivement que nos chercheurs trouvent une boussole correcte pour se balader à leur guise dans nos cerveaux!!!...
Vive la science!...