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Dyslexie ? Comment l'enseignant et l'orthophoniste peuvent travailler ensemble  

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Bonjour,

Je souhaite vous faire partager un document trouvé sur le site de l'académie du Nord, il s'agit du bulletin départemental en ligne (mars 2012).

Ce document s'intitule : Dyslexie ? Comment l'enseignant et l'orthophoniste peuvent travailler ensemble

Dans celui-ci 10 questions sont posées à Paula Dei Cas, orthophoniste et directrice de l'institut d'orthophonie de Lille et à Marlène Guillou, inspectrice d'académie. Leurs propos ont été recueillis par Nathalie Saysset, proviseur adjointe du LP Turgot à Roubaix.

Voici quelques extraits du document :

"Un élève qui présente des difficultés à l’écrit est-il forcément dyslexique ou dysorthographique ?

Il ne faut surtout pas confondre l’élève en difficulté et l’élève dyslexique.Dans l’absolu, et si l’on cherche la bonne réponse, il faut veiller à ne pas confondre un problème de retard scolaire avec une pathologie du langage. "

"Un élève reconnu comme dyslexique est-il forcément un élève en difficulté ?

Les symptômes de la dyslexie non repérée et non prise en charge vont s’accentuer avec l’âge. L’enfant dont la dyslexie n’a pas été repérée va connaître un accroissement de ses difficultés propres auxquelles vont s’ajouter d’autres difficultés de natures multiples (psychologiques, comportementales…). Ce qui va inévitablement avoir des répercussions sur l’investissement et la réussite dans les activités scolaires."

Par ailleurs, un élève dyslexique n’est pas qu’un élève à problèmes. C’est souvent un élève courageux, volontaire, qui, pour avoir connu tôt l’adversité et la difficulté, manifeste de la ténacité dans les efforts. Intelligent, il peut développer une appétence pour des matières scientifiques ou pour toute matière dont l’acquisition des savoirs ne nécessite pas forcément de rapport à l’écrit.

Par ailleurs, on observe chez les enfants dyslexiques des compétences particulières pour la mécanique, la construction. Ils présentent de réelles aptitudes à la lecture des schémas en 3 dimensions."

"Existe-t-il une conduite à tenir pour l’enseignant qui pense être en présence d’un élève dyslexique ?

La première conduite à tenir est d’alerter à partir de ses doutes. Le diagnostic est une opération compliquée et lourde de conséquences ; ce n’est pas l’affaire de l’enseignant que de le poser. Son rôle est d’envoyer l’enfant vers le professionnel qui confirmera ou pas. Un diagnostic de dyslexie se pose à trois : l’orthophoniste, le psychologue (dont la fonction est de faire la part des problèmes de déficience intellectuelle ou des problèmes psychoaffectifs) et le médecin de l’Éducation nationale, le neuropédiatre, ou tout autre médecin formé à la reconnaissance de ce type de trouble."

"Chez l’enseignant d’un élève dyslexique, la prise en compte des difficultés est essentielle, ainsi que la capacité d’adaptation de son enseignement. Il faut surtout ne pas perdre de vue que ce qui est visé avant tout, c’est l’autonomie de l’élève qui devra devenir un lycéen et plus tard un étudiant (souhaitons-le-lui, car c’est possible bien sûr), et un étudiant capable de travailler seul. "

"Dans cet objectif, il est préférable de favoriser l’usage des outils technologiques, la préparation aux logiciels spécifiques, plutôt que d’aménager l’intervention d’un AVS3 auquel l’élève risque de se remettre trop vite, au risque d’en devenir dépendant. Certains enseignants craignent le regard des autres élèves sur celui qui aurait le droit de se servir d’un ordinateur en classe. À ceux-là, il faut répondre qu’interdire l’usage de logiciels spécifiques à un dyslexique en classe, c’est comme faire enlever ses lunettes à un enfant atteint de myopie ou son appareil auditif à celui qui est sourd. "

"Quels outils, quelles stratégies l’enseignant peut-il proposer ? Que peut-il faire dans la classe ?

Avant tout, travailler sur les compétences et non sur les incapacités, sur les points forts de l’enfant et on a vu plus haut qu’il en avait. Il doit ainsi s’interroger sans cesse sur ses objectifs."

"L’enseignant doit essayer d’aménager l’enseignement de façon à rendre tous les apprentissages possibles : lire à voix haute pour l’enfant dyslexique, lui lire la consigne, ne pas faire lire l’élève à voix haute, renoncer à évaluer l’orthographe. Il faut limiter les situations d’écriture, en donnant des photocopies par exemple, en mettant le cours sur une clé USB, en autorisant le scanner

manuel. Certains exercices doivent être privilégiés : les cours à trous, les exercices à trous où il suffira de compléter par seulement quelques mots écrits. En classe, compte tenu du fait que l’élève dyslexique présente souvent des troubles de l’attention, on veillera à le placer le plus près possible du tableau et on ne le laissera pas s’isoler au fond de la classe. "

"Enfin, quelles que soient les disciplines, il ne faut pas perdre de vue le fait que les élèves dyslexiques sont très sensibles à la fatigue. Les devoirs surveillés sont à éviter absolument en fin de journée."

"Comment l’enseignant et l’orthophoniste peuvent-ils travailler ensemble ?

Le dialogue, l’échange entre l’orthophoniste et l’équipe enseignante sont indispensables. L’élève dyslexique doit même être au centre d’un trio formé par l’école, les parents et l’orthophoniste, auquel peuvent s’ajouter éventuellement le psychologue scolaire, le référent MDPH4 ou l’enseignant spécialisé. "

"En conclusion, il est essentiel de parler d’une même voix, et de tout mettre en œuvre pour assurer un suivi, une continuité. L’objectif de chacun étant de faire accepter sa « normalité », ses particularités par l’élève dyslexique lui-même, et de contribuer à faire valoir son droit à la dyslexie. Cette reconnaissance est la clé de la motivation de l’élève dyslexique, motivation qui va jouer au moins pour 70% dans sa réussite."

Un très bon document dans l'ensemble avec cependant un bémol à poser dans le paragraphe concernant les causes de la dyslexie. Dire que les causes de la dyslexie peuvent être environnementales, je ne suis pas d'accord. On ne parle plus de troubles spécifiques.

Par contre l'effet de l'environnement est incontestable sur la prise en charge de ce trouble.

Pour lire l'intégralité du document :

http://www.ac-lille.fr/dsden59/bulletin_departemental/pdf/112-eclairage-orthophoniste.pdf

(Source du document : Site de l'académie de Lille - Dsden 59 )

Bonne lecture.

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Topic starter Posté : 30/05/2012 1:04 pm
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