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Vienne - Société
Les " Dys " en dix questions
A l’occasion de la Journée des Dys, une conférence animée par le Dr Alain Pouhet, spécialiste des difficultés d’apprentissage, est proposée ce soir à Poitiers.
La Journée nationale des « Dys » a lieu chaque dix octobre, depuis huit ans. Organisée par l'association nationale « Dys mais fantastiques », elle est l'occasion d'actions de sensibilisation, d'informations. Dans la Vienne, trois associations (*) proposent une conférence animée par le Dr Alain Pouhet, l'un des spécialistes des questions de difficultés d'apprentissage. Cette conférence qui a lieu, ce soir à l'ESPE est très attendue. « Chaque année, lors de cette journée et des actions que nous organisons, nous voyons arriver de nouveaux visages, des parents, des soignants en milieu scolaire, des enseignants, souligne Sandrine Gonzalez, présidente de la DMF86. C'est l'occasion d'apporter des réponses à des questions récurrentes. » Des questions simples, selon le Dr Pouhet « C'est quoi les Dys ? Quelles sont les conséquences ? Et comment s'adapter ? Le préfixe Dys signale une situation de handicap. Les Dys souffrent de troubles graves et durables de l'apprentissage dans les domaines de la lecture, de l'écriture, de l'arithmétique… mais attention tous les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage ne sont pas Dys. Et chaque enfant Dys est différent. »
Un à trois enfants par classe
On ignore avec précision le nombre d'enfants souffrant de ces troubles car beaucoup ne sont pas diagnostiqués. « Ça pose un problème que les médecins généralistes, les pédiatres ne soient pas formés à diagnostiquer ce handicap, indique Sandrine Gonzalez, d'autant qu'il est difficile à poser. »
Selon Alain Pouhet, au plan national – et la Vienne suit cette tendance – 5 % à 10 % des enfants soit 1 à 3 enfants par classe pourraient être concernés par les « Dys ». Autant dire que ce handicap touchent des milliers d'enfants qui tous ont en commun l'impossibilité de mener à bien une double tâche. « L'enfant dysgraphique, par exemple, ne peut pas à la fois écrire l'énoncé d'un problème et réfléchir à sa résolution. »
Depuis une décennie et surtout ces dernières années, la prise en charge de ces enfants, leur accompagnement (orthophoniste, ergothérapeute, graphothérapeute, auxiliaire de vie scolaire, etc.) ont évolué. « On a reçu une certaine écoute de la part de l'ARS, du rectorat, note encore la responsable de l'association. Il y a de la bienveillance de la part des enseignants. » Il existe plusieurs pistes pour aider ces enfants. « On peut proposer une rééducation pour que l'enfant dispose d'outils pour apprendre à peu près normalement ou on peut proposer des outils de compensation comme l'ordinateur, la dictée vocale. On peut aménager ses contrôles qu'il fera à l'oral, ou par QCM. L'Education nationale, poursuit le Dr Pouhet, les enseignants sont de plus en plus sensibilisés mais ils doivent avoir des informations plus en amont sur les causes de ce handicap, connaître les mécanismes des Dys. »
(*) Dyspraxique mais Fantastiques, Dys en Poitou et Handicap école)
Conférence à partir de 19 h 30. Amphi de l'ESPE, rue Shirin-Ebadi, Bât 20, sur le campus de Poitiers. tél. 06.37.28.31.30