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Faurum
Bonjour à tous et à toutes,
Nous devons rencontrer les profs de mon fils qui termine son 1er trim en Seconde Générale et Technologique, et notamment son prof d'Hist-Géo.Je ne sais comment aborder ce prof : toutes les copies de mon fils lui sont rendues avec des remarques systématiques sur son orthographe. Impossible de savoir si des points sont enlevés sur la notation pour défaillance de l'orthographe en question, il va me falloir aborder le sujet avec elle, puisqu'elle ne répond pas clairement à mon fils . J'ai conseillé à L. d'aller la voir, de lui expliquer qu'il était reconnu dyslexique : la preuve, il a eu 1/3 temps au DNB et dictée aménagée. Ce à quoi il semble qu'elle lui réponde que oui, OK, mais qu'avec un peu d'attention, il doit pouvoir se corriger.... Je précise que pour tous les contrôles continus, il n'a jamais bénéficié de 1/3 temps, nous souhaitions "tâter le terrain", et voir comment il s'en sortait sans ces aménagements.
Quels arguments me proposeriez-vous pour y aller en douceur ? (sachant que, justement, la diplomatie n'est pas mon fort...)
Merci de votre aide ! :#
Pas de réponse ....
:#
Je respire un bon coup, et j'y vais, toute seule, comme une grande 😕
Désolé, pas d'inspration pour répondre, sauf expliquer et expliquer encore. 🙁
GENE
Bonjour Marie-Cecile. Pour éviter à avoir ce type de rencontre, où il faut "recadrer les gens", nous nous sommes présentés, mon époux et moi-même, à la rencontre parents-profs de la rentrée. Cette rencontre a été, dans l'ensemble, plutôt positive, car les enseignants ont semblé comprendre les difficultés engendrées par la dyslexie, et par là-même, être, dans l'ensemble, très investis, notamment et contre toute attente, le professeur d'anglais, qui a d'ailleurs profité de l'entrevue pour nous demander toute documentation que nous jugerions utile de lui transmettre par exemple.
Néanmoins, notre prise de contact a été très difficile avec la professeure de SVT, qui selon nous, ne savait pas vraiment ce qu'est un enfant dyslexique, car elle a parlé de la 6ème dans laquelle est incrit notre fils, sans même avoir évoqué la particularité de cette classe, à savoir la présence d'élèves dyslexiques (le dispositif Ulis TSL a été rattaché à cette 6ème-là en particulier). De plus, elle a dit qu'elle évaluait l'orthographe lors des contrôles. Puisque nos interventions, très calmes au début, n'ont fait l'objet d'aucune attention ou écoute de sa part, nous sommes montés au créneau et le ton a suivi. A présent, cette enseignante sait à qui elle a affaire, car quand elle a parlé de la prise en compte de l'orthographe dans les évaluations, à ce moment-là, nous avons vu rouge. Nous lui avons bien précisé qu'un enfant reconnu dysorthographique par la CDAPH (la dysorthographie étant une conséquence directe de la dyslexie) ne peut être évalué en orthographe que dans les épreuves de dictées (et encore, il doit s'agir de dictées à trous, de type brevet des collèges adapté), et lui enlever des points aux contrôles pour quelque chose qu'il lui est impossible à réaliser est, à notre sens, une aberration voire une complète injustice. Nous lui avons bien répété qu'un PPS est non négociable et qu'il s'imposait aux enseignants, elle n'a pas semblé convaincue, puisqu'elle s'est réfugiée derrière les textes en vigueur. Nous lui avons rappelé que les préconisations des IPR (inspecteurs) s'entendent hors PPS.
Autre point qui me chiffonnait déjà et qui concernait la même enseignante : sur le cahier de SVT, elle avait fait coller aux enfants une fiche contrat. Nous avions été bien surpris qu'elle place des contrôles d'une durée de 20 minutes sans aménagements notifiés pour les élèves dyslexiques (soit temps supplémentaire ou, si cela n'est pas possible, diminution du nombre de questions, avec la mise en place d'un nouveau barème bien sûr). Par ailleurs, elle a placé notre enfant à l'avant dernier rang en classe, en dépit des préconisations des orthoptistes dont elle a pris connaissance dès la rentrée de septembre dans le carnet de liaison. Elle doit certainement penser que nous sommes des parents trop exigeants (pour rester polis, lol), car la discussion a été franchement houleuse avec elle lors de la rencontre. Mais nous n'avons pas lâché l'affaire.
Nous n'avons pas attendu que les choses s'installent (ce qui est, néanmoins, toujours possible avec les bonnes volontés qui ne demandent qu'à apprendre ou à découvrir), car notre histoire (avec le vécu scolaire très douloureux de notre Loulou) explique notre coup de grisou. Il fut un temps, où, malheureusement, nous n'avons pas su le protéger, et il en a pris plein la figure, notamment l'année de CE2 où ça a été le summum : son maître ("un vieux de la vieille", de "l'ancienne école" avec la blouse grise et tout et tout, a appliqué ses principes à la noix de "marche ou crève". Notre petit se voyait attribuer un B pour une seule erreur de copie sur une poésie qui prenait une page entière de cahier, par exemple. Le même principe de non reconnaissance des efforts fournis appliqué à toutes les matières, et voilà, vous arrivez à un enfant dépressif sans l'avoir vu venir. Les affres de la dépression chez l'enfant ont des conséquences extrêmement dévastatrices : la perte totale de l'estime de soi, sensation de "nullité" en classe d'où un retentissement majeur sur le travail scolaire entre autres. A l'époque, la MDPH et les enseignants référents venaient tout juste de faire leur apparition et nous n'en connaissions absolument pas les rouages ... A posteriori, nous avons pris conscience que notre enfant était réellement méritant et qu'une seule erreur de copie dans un texte long d'une page pour un élève dyslexique et dysorthographique relevait de l'exploit !!! Heureusement que dans son parcours d'élève notre fils a rencontré deux maîtresses extraordinaires successivement en CM1 et CM2 qui nous ont parlé de la MDPH, de la saisine auprès de la CDAPH, afin que notre petit soit reconnu en situation de handicap du fait de ses troubles spécifiques du langage. Lorsque la première maîtresse, avec toute sa gentillesse et son parler vrai a abordé le sujet du dossier MDPH, je me suis entendue lui répondre : "il n'est peut-être pas handicapé à ce point"... (!) Nous n'étions tout simplement pas prêts à l'époque. Quand le sujet est revenu sur le tapis l'année suivante, nous avions mûri, et avons entendu les arguments de l'enseignante. Avec le recul, on se dit qu'elles avaient toutes deux bien raison, puisque le dossier est passé sans aucun problème et du premier coup en CDAPH.
Nous ne faisons pas payer le passé scolaire de notre enfant aux professeurs actuels, mais le fait de poser les jalons en employant un langage franc et direct (en conservant son calme dans la mesure du possible pour rester crédibles, sinon tant pis si on doit hausser le ton) permet de se faire entendre. A présent, la professeure de SVT n'essaie même plus de "se frotter à nous", car nous avons pu constater que dans toutes les évaluations qu'elle a mises en place depuis la rentrée, l'orthographe défaillante de notre fils n'a jamais été pénalisante pour lui, puisqu'il a obtenu plusieurs très bonnes notes. Lorsque nous l'avons revue lors du bilan de fin de trimestre, notre entrevue s'est très bien passée : "elle filait doux" d'après nous, et nous avons eu l'occasion de la remercier pour les aménagements pédagogiques mis en place en SVT.
Veuillez m'excuser de m'être attardée sur notre histoire personnelle, mais elle sert à comprendre qu'en fonction de ses propres expériences (heureuses, malheureuses), on adapte son comportement.
Je vous souhaite beaucoup de courage dans votre démarche, et surtout appliquez le principe du "rester calme" dans un premier temps, quitte à devoir se fâcher si la personne en face de vous reste sur ses idées pré-conçues. Proposez aussi au papa de votre enfant de vous accompagner, on se sent plus fort à deux (c'est psychologique, certes, mais ça aide). Apportez avec vous de la documentation sur la dyslexie et la dysorthographie. Celle-ci est rédigée par des professionnels, et dédouane de fait les parents d'avoir à se justifier. Le PAI régigé par le médecin scolaire peut également apporter de l'eau à votre moulin. La formation des enseignants étant désormais ce qu'elle est, ceux-ci ne sont pas préparés à accueillir des élèves "dysférents" dans leur classe, et savent d'autant moins quelles aides pédagogiques ils peuvent mettre en place pour alléger le coût de la charge cognitive en lecture et à l'écrit par exemple dans le cas d'élèves dyslexiques et dysorthographiques. Réfléchissez aussi à la possibilité d'un montage de dossier MDPH, car un PPS met noir sur blanc les difficultés pointées du doigt et tous les aménagements nécessaires pour y remédier. A ce titre, il est mieux respecté qu'un PAI (qui ne reconnaît quant à lui pas la situation de véritable handicap vécue par le jeune au quotidien).
Tenez-nous informés de la rencontre. N'oubliez pas : "soufflez un bon coup avant, sans vous dégonfler" 😉 mais restez sur vos positions, "ne lâchez rien".
mimi298.